laa (laboratoire analyse architecture)
Editorial de mars 2008
Bonjour à toutes et à tous,
"...le coquillage se présente comme l’ossature extravertie d’un locataire invertébré, l’évolution des espèces ayant progressivement incorporé le squelette à la chair du vivant qui s’abritait dans des enveloppes plus ou moins résistantes. L’habitat témoignerait-il de cette sécurité perdue, de cette fragilité à laquelle nous expose le fait d’être en-dehors de notre armature ?"
Le texte que nous propose Luc Richir — "La voix dans l’antre du désêtre : corps, sculpture, architecture" — sollicite une sculpture de Jean-Baptiste Carpeaux "représentant un jeune pêcheur qui porte une conque à l’oreille". L'oeuvre dispose un va-et-vient entre les circonvolutions du coquillage et la torsion où est pris le corps du jeune homme, un va-et-vient qui se superpose à la correspondance de deux cavités : celle de l'oreille et celle de la coquille. Vide pour vide, vide contre vide : cette circulation abrite un battement (le sang ou le dehors ?) qui s'abîme en rumeur. Curieux phénomène où l'on se perd en un lieu clos, où le retour sur soi est déjoué pour s'ouvrir au champ de l'Autre. Ne pouvons-nous y déceler une structure analogue à celle du lieu architecturé où le sujet trouve sa place à la condition de se porter hors de soi ?
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