...J'y ai même croisé (je crois) son architecte au détour d'un escalier de secours (seule voie de circulation disponible, les ascenseurs n'étant pas encore en ordre et la ballade "en façade" pas encore ouvrable dans son entièreté au grand public). Du sommet de cet imposant édifice, nous avions droit à un panorama sur toute la ville d'Anvers, plutôt instructif. Au loin, on pouvait distinguer le haut du Radisson SAS, ce chef d'oeuvre de Michael Graves que l'on croise en sortant de la gare (autre chef d'oeuvre de rénovation, je ne sais pas de qui, groupe Planing peut-être ?). J'ai alors eu une étrange sensation, me projetant mentalement dans quarante ans et me voyant obligé d'expliquer à des petits jeunes en quoi consistait exactement le "maximalisme" de Neutelings - eux-même étant alors en pleine période de néo-néo-minimalisme ! Attention donc aux excès de seventies, qui nous font croire à une histoire cyclique...
Plus sérieusement, ce bâtiment ressemble à une grande maquette, à l'échelle 1:1. Si j'étais Peter Swinen, je ferais la remarque que "ça, c'est un mélange entrre l'ambassade des Pays-Bas à Berrlin et la Casa da Musica de Koolhaas. Point". Il est clair que la déambulation linéaire le long de la façade et l'utilisation du verre ondulé y font furieusement songer. Au-delà de l'aspect général, il y a peut-être chez ces deux architectes un intérêt commun pour une utilisation décomplexée des matériaux. J'ai cependant l'impression que ça prend des tours beaucoup plus baroques chez Neutelings. Je n'ai malheureusement pas vu le coffrage qui est reponsable des textures bois (d'une précision à faire pâlir d'envie l'entrepreneur de la Bibliothèque des Sciences) de tous les corridors du Mas, mais je ne serais pas étonné si on m'annonce que ce n'est absolument pas du bois. Autre détail plutôt bien géré : une vaste salle d'exposition, où les trous de goujons du béton ont été multiplié plus que de raison. Chacun de ceux-ci accueille un petit pas de vis doré, donnant à la salle des airs de tapisserie aux lys d'or à Versailles et, accessoirement - ou presque -, résolvant comme d'un coup de baguette magique l'épineuse question de l'accorchage des documents. Le grid est en place une fois pour toute, quelque soit le format à afficher.
Quant au chantier lui-même, il était un petit peu trop avancé pour découvrir véritablement les entrailles du musée et pas assez aboutis pour découvrir l'ensemble des petits détails que j'évoque ci-dessus. Les gigantesques Virendeel permettant les porte-à-faux étaient déjà bien camouflées derrière des panneaux de plâtre anti-feu ; la structure principale en béton également (sauf là où il y avait la fameuse texture bois). La façade était à peu près entièrement recouvertes des belles pierres rougeâtres carctéristiques, mais elles n'avaient pas encore reçu les milliers de petites mains en cuivre qui parachèveront le tout. Certains vitrages ondulés étaient déjà présents, mais pas réellement accessibles. L'intérieur était en train d'accueillir les techniques (ventilation et électricité). Amusante vision tout de même que de voir des centaines de visiteurs, certains manifestement architectes d'autres beaucoup plus improbables déambuler sur ce vaste chantier, hâtivement balisé et décoré pour les besoins de la cause (celle de la fédération flammande de la construction, en l'occurrence).
3 commentaires:
merci christine pour l info
Voilà ! J'ai vu le chantier du MAS !
...J'y ai même croisé (je crois) son architecte au détour d'un escalier de secours (seule voie de circulation disponible, les ascenseurs n'étant pas encore en ordre et la ballade "en façade" pas encore ouvrable dans son entièreté au grand public).
Du sommet de cet imposant édifice, nous avions droit à un panorama sur toute la ville d'Anvers, plutôt instructif. Au loin, on pouvait distinguer le haut du Radisson SAS, ce chef d'oeuvre de Michael Graves que l'on croise en sortant de la gare (autre chef d'oeuvre de rénovation, je ne sais pas de qui, groupe Planing peut-être ?). J'ai alors eu une étrange sensation, me projetant mentalement dans quarante ans et me voyant obligé d'expliquer à des petits jeunes en quoi consistait exactement le "maximalisme" de Neutelings - eux-même étant alors en pleine période de néo-néo-minimalisme ! Attention donc aux excès de seventies, qui nous font croire à une histoire cyclique...
Plus sérieusement, ce bâtiment ressemble à une grande maquette, à l'échelle 1:1. Si j'étais Peter Swinen, je ferais la remarque que "ça, c'est un mélange entrre l'ambassade des Pays-Bas à Berrlin et la Casa da Musica de Koolhaas. Point". Il est clair que la déambulation linéaire le long de la façade et l'utilisation du verre ondulé y font furieusement songer. Au-delà de l'aspect général, il y a peut-être chez ces deux architectes un intérêt commun pour une utilisation décomplexée des matériaux. J'ai cependant l'impression que ça prend des tours beaucoup plus baroques chez Neutelings.
Je n'ai malheureusement pas vu le coffrage qui est reponsable des textures bois (d'une précision à faire pâlir d'envie l'entrepreneur de la Bibliothèque des Sciences) de tous les corridors du Mas, mais je ne serais pas étonné si on m'annonce que ce n'est absolument pas du bois.
Autre détail plutôt bien géré : une vaste salle d'exposition, où les trous de goujons du béton ont été multiplié plus que de raison. Chacun de ceux-ci accueille un petit pas de vis doré, donnant à la salle des airs de tapisserie aux lys d'or à Versailles et, accessoirement - ou presque -, résolvant comme d'un coup de baguette magique l'épineuse question de l'accorchage des documents. Le grid est en place une fois pour toute, quelque soit le format à afficher.
Quant au chantier lui-même, il était un petit peu trop avancé pour découvrir véritablement les entrailles du musée et pas assez aboutis pour découvrir l'ensemble des petits détails que j'évoque ci-dessus.
Les gigantesques Virendeel permettant les porte-à-faux étaient déjà bien camouflées derrière des panneaux de plâtre anti-feu ; la structure principale en béton également (sauf là où il y avait la fameuse texture bois). La façade était à peu près entièrement recouvertes des belles pierres rougeâtres carctéristiques, mais elles n'avaient pas encore reçu les milliers de petites mains en cuivre qui parachèveront le tout. Certains vitrages ondulés étaient déjà présents, mais pas réellement accessibles. L'intérieur était en train d'accueillir les techniques (ventilation et électricité). Amusante vision tout de même que de voir des centaines de visiteurs, certains manifestement architectes d'autres beaucoup plus improbables déambuler sur ce vaste chantier, hâtivement balisé et décoré pour les besoins de la cause (celle de la fédération flammande de la construction, en l'occurrence).
Merci au petit rapporteur. Je voulais tellement y aller mais malheureusement,...
Maintenant, j'ai pu vivre cette visite à travers les mots.
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